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Mucormycose rhinocérébrale à Rhizopus oryzae, nouveau cas chez une patiente diabétique



David TRYSTRAM*, Jean-Louis POIROT*, Myriam MERAD**,Delphine LEVY*, Marie MARTEAU*, Danièle LESAGE***, Georges OFFENSTADT**,Philippe AMSTUTZ**.
* Service de Parasitologie, ** Service de Réanimation, *** Service de Bactériologie,
Hôpital Saint-Antoine, Paris.
(Poster, Janvier 1994, VIIIème Forum des Internes en Biologie Médicale)

Les mucormycoses sont des mycoses opportunistes dues à des champignons du groupe des mucorales, agents fongiques fréquemment retrouvés dans l'environnement. Elles restent cependant exceptionnelles et nous rapportons un nouveau cas.
Mme I, 52 ans, diabétique non insulino-dépendant présente depuis novembre 19XX, des douleurs du globe oculaire associées à une tuméfaction de l'angle interne de l'oeil. Un zona est évoqué, mais en quelques jours, l'état général s'aggrave. Elle est hospitalisée dans un état de choc septique avec détresse respiratoire aiguë. Le diagnostic envisagé est alors celui de staphylococcie maligne de la face. Après les prélèvements (locaux et centraux) un traitement antibiotique anti-staphylococcique est mis en route. Devant l'inefficacité de celui-ci, l'aggravation de l'état général et local (apparition d'une nécrose noirâtre, d'une inflammation ? veineux), une biopsie est effectuée. L'examen met en évidence des éléments fongiques larges, nons septés. La culture permet d'isoler Rhizopus oryzae. L'imagerie montre un envahissement du massif osseux facial. Un traitement par Amphotéricine B intraveineux et local est associé à une excision chirurgicale large des zones cutanée nécrosée.
Au plan local, l'évolution est lentement favorable. Mais l'avenir est compromis par les complications inhérentes à la réanimation prolongée.
Cette observation témoigne de la gravité de ces infections fongiques opportunistes. Ce diagnostic doit être évoqué systématiquement devant des signes cliniques tels une escarre noirâtre avec envahissement vasculaire. Survenant sur un terrain favorable: un diabète, une hémopathie, mais aussi un traitement par desferroxamine et exceptionnellement un sida. La confirmation est apportée par l'examen mycologique, la sérologie étant peu utilisé. Le traitement de référence reste l'amphotéricine B, et ne peut être efficace que si il est institué précocement.


David Trystram
Sat Nov 16 00:58:26 GMT+0100 1996