Décès et Obsèques de J B. TRYSTRAM

Le Père TRYSTRAM, ainsi qu'on avait coutume de le désigner, avait pris une telle part à l'extension et à la prospérité de notre établissement maritime qu'il en était pour ainsi dire considéré comme l'âme, il avait toujours rempli son rôle de défenseur des intérêts de notre port avec une telle énergie et une telle constance que sa précieuse coopération dans ces questions avait fini par sembler naturelle et tellement indispensable qu'il n'était venu à l'idée de personne qu'elle put manquer un jour. Aussi fut-ce avec une douloureuse surprise qu'en février 1905 on apprit la décision prise par TRYSTRAM de se retirer définitivement de la vie publique. L'âge avait eu raison de cette constitution exceptionnellement robuste. Depuis cette époque le déclin alla toujours en s'accentuant jusqu'à ce que, le dimanche 25 Novembre 1906, cet homme si vaillant, si combatif s'éteignit pour toujours.

Il fut enterré le Vendredi 30 Novembre 1906

Voici quelques extraits de l'article paru ce jour là dans le "Phare du Nord".

"Ce matin ont eu lieu, en présence de tout Dunkerque et d'une innombrable quantité de notabilités civiles et militaires de l'arrondissement, les funérailles de J.B. TRYSTRAM. Ce fut un deuil général. Notre ville avait pris un air de tristesse. Des drapeaux flottaient en berne sur les bâtiments du port et sur de nombreux navires. Les cercles, les sociétés avaient mis également leurs drapeaux en berne.

Monsieur LOUISET, commissaire central avait organisé un service d'ordre pour permettre aux nombreux amis du regretté défunt d'arriver jusqu'à la maison mortuaire...

La musique communale prend la tête du cortège, viennent ensuite 25 Sociétés ou délégations avec leurs drapeaux, puis les porteurs de couronnes...

Une multitude de couronnes couvraient le cercueil et les chars funèbres qui suivaient. Il y en avait de grandes, d'énormes, de luxueuses d'une richesse inou¨ie. C Dans l'énumération du journal j'en ai compté 43). Il y avait aussi un monceau de bouquets, de gerbes de fleurs. Puis le char funèbre dont les coins du poêle étaient tenus par : MM. Vincent, préfet du Nord, Girard, sénateur, Guillain, député, Georges Vancauwenberghe, Conseiller Général, Vézien, Pt du Comité Républicain, Guerlain, caissier de la Maison Trystram. M. Collet portait la croix. Derrière le char funèbre, après M. Jean Trystram qui conduisait le deuil avec ses fils et la famille venaient les amis intimes de l'illustre défunt, les membres de la Chambre de Commerce et du Bureau de Bienfaisance de Dunkerque.

Une affluence énorme formait un long cortège derrière la famille Trystram. Des notabilités civiles et militaires étaient venues de tous les coins du département du Nord et des départements limitrophes.

Le cortège partit du 25 de la rue de l'Abreuvoir , emprunta la rue Ste Barbe, contourna la place Jean Bart pour arriver à St Eloi. l'Eglise était déjà pleine et c'est à grand peine qu'une partie des assistants put y pénétrer à la suite de la famille. A l'offrande qui dura plus d'une heure la musique communale joua "l'éternel Sommeil" marche funèbre de son chef M. Néerman. Ensuite la "Jeune France" chanta d'une façon admirable le superbe choeur de "Hanssens" : Tristesse - Enfin l'association des "Artistes Musiciens" présidée par M. Manouvriez et dirigée par M. Eugène Théry exécuta la Marche Funèbre de Chopin et la Morte d'Ase de la suite de Grieg.

Après la cérémonie religieuse le cortège se reforma dans le même ordre et se rendit au cimetière par l'itinéraire classique : Place Jean Bart, rue Gambetta et rue de Furnes Sur tout le parcours, la foule qui formait la haie, s'inclinait, émue, devant la dépouille mortelle du grand citoyen dunkerquois.

Au cimetière les discours d'usage furent prononcés par  :
MM

• Vincent, préfet du Nord
• Girard, Sénateur
• Georges Vancauwenberghe, Conseiller général, président du conseil d'administration du sana
• Guillain, Député
• Warein, Président des travailleurs de Lille
• Collet, Vice-président de la chambre de commerce
• Le délégué de l'amicale des Douaniers de Dunkerque
• Decouvelaere, au nom des républicains d'Hazebrouck
• Verlomme, au nom des employés de la maison Trystram

et de tous ces hommages je ne vous citerai que 2 lignes du plus humble orateur ; le représentant des douaniers : "Je vous promets que nous conserverons précieusement le culte de votre mémoire, si bonne, si compatissante aux petits, aux humbles".

Il me reste maintenant à aborder la dernière partie de mon exposé, celle concernant le monument dédié à la mémoire de J. B. TRYSTRAM.